mercredi 21 décembre 2011

Mes Noëls d'enfant (Partie 1 de 5)

Mes Noëls d’enfant à Sainte-Agathe-des-Monts (partie 1 de 5).

Voici le récit authentique et véridique de mes Noëls d'enfant; il raconte exactement et précisément ce qu'ils furent, (avec une fin imprévue…).

Première partie.




Vers le milieu et la fin des années 50 (alors que j'avais de six à neuf ans).

La rentrée scolaire s’effectuait toujours le lendemain du congé de la fête du Travail.

Mes sentiments étaient alors très ambigus : j’étais déçu et même un peu triste de voir se terminer l’été, les vacances, les couchers un peu plus tard et les levers beaucoup plus tard, les matchs de football et les parties de badminton en après-midi, les journées à la plage Tessier et les samedis au Domaine Laurin ou au Parc Belmont; mais, en même temps, je me réjouissais du début de l’année scolaire (j'aimais aller à l'école), de retrouver certains camarades de classe, du retour de Bobino, de la Boîte à Surprise et de la Soirée du hockey et, surtout, du fait que la rentrée scolaire me rapprochait de Noël et du carnaval d’hiver.

À partir de ce moment, chaque journée était vécue, de plus en plus, dans l’attente du temps des fêtes. Ainsi, les premières bordées de neige, annonçant ce qui s'en venait, étaient un ravissement comme l’étaient ces merveilleuses odeurs - qui flottaient dans la cuisine ensoleillée, dans notre logement de la rue Larocque, au deuxième étage, en face du presbytère - annonçant le spaghetti italien du vendredi soir ou le roast beef du dimanche midi.

Le plaisir de l’attente croissait vertigineusement lors de l’arrivée des catalogues de Noël des magasins Eaton et Simpsons-Sears qui deviendraient, pendant quelques mois, ce qu’il y avait de plus précieux dans ma vie, avant même, je crois bien, mes amis et ma famille.

Après à peine quelques jours je connaissais par cœur la section des jouets (comme je connaîtrais par cœur, plus tard,  la section des brassières, corsets, bas de nylon et porte-jarretelles des catalogues réguliers…).

Je ne me lassais pas de regarder les trains électriques, les Minibrix, (les Lego, tels que nous les connaissons aujourd'hui, n’existaient pas encore), les jeux de Meccano (l’original avec les pièces rouges et les pièces vertes), les pistes de course automobile en forme de huit, les jeux de construction Kenner, les projecteurs avec des diapositives de Mickey Mouse et de Popeye, les autos, les camions et les soldats, les Lite-Brite, les Spirograph, les coffres d’outils, les accessoires de cow-boy et tant d’autres merveilles.

Lorsque ma mère jetait les catalogues, au printemps, pas avant, ils étaient en lambeaux.

Et puis, arrivait la musique de Noël à la radio et l‘esprit du temps des fêtes s’imprégnait petit à petit dans les émissions de télévision (la Famille Plouffe, la Pension Velder, la Soirée Canadienne , etc.).

Quelques semaines avant Noël, toujours un samedi, c’était le "grand jour du sapin". Mes parents, ma sœur aînée et moi allions, tôt le matin, sur la terre d’un ami de mon père, avec une hache, de la corde et beaucoup de bonne humeur, couper notre sapin de Noël.

Alors, en plein bois, de la neige aux genoux, baignés par un soleil radieux et un silence total, nous devions marcher des kilomètres et en regarder des dizaines et des dizaines avant d’en trouver un au goût de ma mère. Mon père, alors, le coupait à la hache (et nous rigolions toujours de la neige qui lui tombait dessus) et nous le ramenions, riant à chaque fois que nous l'échappions ou que quelqu'un tombait dans la neige, et le fixions solidement sur le toit de l’auto pour le grand voyage jusqu’à la maison.

Quelle fierté c'était de voir les gens nous regarder et de répondre à toutes les personnes qui nous envoyaient la main en souriant.

L’apporter de l’auto au salon, au deuxième étage, était une odyssée. Une fois la tête coupée (il était toujours trop grand), bien installé dans un contenant plein d’eau et fixé solidement au plafond à l’aide d’une corde et d’un crochet, il déployait alors ses branches et à chaque fois j’étais éberlué par son gigantisme. Pendant que nous le contemplions et le sentions, ma mère ramassait les nombreuses épines qu’il avait laissées par terre tout le long de son trajet dans la maison.

Le temps que le sapin s’habitue à son nouvel environnement et que, de notre côté, nous nous habituions à sa présence, à son odeur et aux meubles du salon déplacés de leur place habituelle, nous dinions, fatigués mais heureux, joyeux, riant de notre périple, les yeux brillants et les joues rouges.

Moi, je savais bien qu'encore une fois le Père Noël (j'y ai vraiment cru longtemps) trouverait notre sapin magnifique.

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